MaPrimeRénov’ : AMORCE alerte sur les inégalités et appelle à une refonte du dispositif

À la suite de la suspension soudaine de MaPrimeRénov’ le 17 juin 2025, la ministre Valérie Létard a convoqué une réunion de crise. Dans ce contexte, l’association AMORCE tire la sonnette d’alarme. Elle dénonce une aggravation des inégalités sociales et appelle à une réorientation des aides publiques vers les rénovations globales, en particulier pour les passoires thermiques, plutôt que vers des interventions ponctuelles ou « monogestes ».

Des rénovations globales plutôt que des monogestes inefficaces

Si AMORCE reconnaît l’importance des aides dédiées aux copropriétés et indispensables pour soutenir les rénovations collectives, elle critique fermement la logique des monogestes (comme l’isolation d’un seul mur ou le remplacement d’une fenêtre). Selon l’association, cette approche ne répond pas à l’urgence climatique et exclut les ménages les plus vulnérables, qui auraient pourtant le plus besoin de ce soutien. Pour AMORCE, MaPrimeRénov’ doit devenir un levier de justice climatique, et non un dispositif inégalitaire qui ralentit la transition énergétique.

AMORCE questionne les choix d’investissement énergétique

Dans un contexte de fortes contraintes budgétaires, AMORCE appelle l’État à réorienter ses investissements vers des rénovations énergétiques plus rentables et durables. Alors que MaPrimeRénov’ reste sous-financée, des milliards d’euros sont alloués au nucléaire, un choix que l’association juge déséquilibré.

Elle rappelle qu’une transition énergétique réussie repose sur une utilisation stratégique des fonds publics, orientés vers des solutions accessibles, efficaces et à fort impact économique, social et environnemental. AMORCE plaide pour une évaluation rigoureuse de chaque euro investi dans la rénovation énergétique.

Rénovation énergétique : l’instabilité des aides met en péril la transition

L’association met également en garde contre l’instabilité chronique du dispositif MaPrimeRénov’ : annonces de suspension, changements de règles fréquents, complexité administrative… Ces décisions désorientent les ménages comme les professionnels du secteur, freinent les projets et sapent la confiance dans la politique de rénovation énergétique. Selon AMORCE, cette confusion est non seulement contre-productive, mais constitue une menace directe pour l’avenir écologique du pays.