Amiante et cancers : les anciens mineurs de Moselle face à une crise sanitaire majeure

Travailler dur sous terre, respirer chaque jour des poussières invisibles, manipuler des produits sans aucune protection… C’est le quotidien qu’ont vécu des milliers de mineurs en Moselle pendant des années. Aujourd’hui, des dizaines d’années après avoir quitté les galeries, ces anciens travailleurs sont frappés par une grave crise de santé.

Une vague de maladies inquiétante

Selon des syndicats et des caisses d’assurance maladie, les anciens mineurs ont 25 fois plus de risques que les autres travailleurs de développer des maladies graves. Parmi elles : cancers du rein, de la peau, de la vessie ou encore des poumons.

Le principal responsable ? L’amiante. Cette fibre toxique, utilisée dans de nombreuses installations, a causé près de 2 800 cas de maladie reconnus depuis 2017. Mais ce n’est pas tout : les mineurs ont aussi été exposés à la silice, au goudron et à des solvants dangereux. 

Quelques témoignages bouleversants

‐          Roland Muller, 76 ans, a travaillé toute sa vie dans les mines. Aujourd’hui, il souffre de trois cancers : rein, poumon et côlon. Pendant des années, il a nettoyé des machines remplies d’amiante, sans masque, sans avertissement.

‐          Calogero Liduino, 67 ans, a lui aussi été exposé. Il a respiré des poussières, manipulé des produits goudronnés et vit aujourd’hui avec une silicose et un cancer de la peau. Il résume la situation en une phrase : « Nous avons été exposés à des poisons toute notre carrière. »

Comme eux, beaucoup racontent une même histoire : celle d’un travail dur, fait avec courage, mais sans protection ni prévention. Et maintenant, ils vivent dans l’inquiétude, souvent dans la douleur, avec un sentiment d’injustice.

Une bataille pour la justice

Ces anciens travailleurs ne demandent pas la charité. Ils demandent justice. Aidés par leurs syndicats, ils se battent pour faire reconnaître la faute inexcusable de l’État, responsable des anciens Charbonnages de France. Mais les démarches sont longues, coûteuses et parfois douloureuses.

En effet, ces hommes ont contribué à la richesse du pays. Ils ont travaillé dans l’ombre, mais ils méritent aujourd’hui la lumière, l’écoute et le respect. Ce combat dépasse les chiffres : c’est une question de dignité, de justice et de mémoire.